Police Complaint Mechanism

POLICE COMPLAINT MECHANISM

In cases of violence committed by police officers against citizens, the police itself usually investigates crimes allegedly committed by their colleagues. Often camaraderie reigns and police officers protect each other. As a result, most of the cases are dismissed. In addition, in the very few cases that go to court, judges hold police officers as highly credible and they often end with an acquittal. If a complaint against a police officer is filed, the response is often that the police files a counter-complaint against the victim of police violence for resistance or other offences.

Moreover, the broad majority of cases remain unreported. The estimated number of unreported cases is as high as five times the reported cases.

To build trust in the rule of law, to end impunity and to prosecute cases of police violence properly, experts have suggested that the establishment of an independent mechanism, which is not part of the police but well equipped with sufficient powers and resources, is an adequate response.

Policy paper on an independent complain mechanism

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MÉCANISME INDÉPENDANT DE PLAINTES CONTRE LA POLICE

Dans les cas de violences commises par des policiers contre des personnes, c’est généralement la police elle-même qui enquête sur les crimes qui auraient été commis par leurs collègues. Souvent, la camaraderie règne et les policiers se protègent mutuellement. En conséquence, la plupart des affaires sont rejetées. De plus, dans les très rares cas qui sont portés devant les tribunaux, les juges considèrent que les agents sont très crédibles et les procès se terminent souvent par un acquittement. Si une plainte est déposée contre un policier, la réponse est souvent que la police dépose une contre-plainte contre la victime de violence policière pour résistance ou autre infraction.

En outre, la grande majorité des cas ne sont toujours pas signalés. Le nombre estimé de cas non signalés est jusqu’à cinq fois plus élevé que le nombre de cas signalés.

Pour instaurer la confiance dans l’état de droit, mettre fin à l’impunité et poursuivre correctement les auteurs de violences policières, les experts ont estimé que la mise en place d’un mécanisme indépendant, qui ne fait pas partie de la police mais dispose de pouvoirs et de ressources suffisants, était une réponse adéquate.

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MECANISMO INDEPENDIENTE DE DENUNCIA DE LA POLICÍA

En casos de violencia cometida por agentes de policía contra personas, es por lo general la propia policía la que investiga los delitos presuntamente cometidos por sus colegas. A menudo reina la camaradería y los agentes de policía se protegen unos a otros. Como resultado, la mayoría de las demandas son desestimados. Además, en los pocos casos que llegan a los tribunales, los jueces consideran a los agentes de policía altamente creíbles y los juicios suelen terminar en absolución. Si se presenta una denuncia contra un agente de policía, la respuesta suele ser que la policía presenta una contrademanda contra la víctima de la violencia policial por resistencia u otros delitos.

Además, la gran mayoría de los casos no se denuncian. El número estimado de casos no denunciados es hasta cinco veces mayor que el de los casos denunciados.

Para fomentar la confianza en el estado de derecho, poner fin a la impunidad y enjuiciar debidamente los casos de violencia policial, los expertos han sugerido que el establecimiento de un mecanismo independiente, que no forme parte de la policía pero esté bien dotado de poderes y recursos suficientes, es una respuesta adecuada.

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SAF takes position on the state of emergency

The French Syndicat des Avocats de France takes position on the state of emergency and the constitutional reform.

 

Dans une République où le pouvoir législatif est déjà soumis à l’exécutif, ces mesures sont de nature à transformer profondément notre démocratie en régime arbitraire.

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Campagne Européenne sur l’identification des Forces de l’Ordre

L’AED (Avocats Européens Démocrates) promeut une campagne européenne pour la signature d’une pétition adressée au Commissaire européen, à la Commission européenne et à la Commission des Droits de l’Homme du Parlement européen, demandant la prise des mesures nécessaires à l’adoption d’une directive européenne sur l’identification des agents de police sur la base d’une décision antérieure du Parlement européen.

Notre intention est de rassembler le plus grand nombre de signatures pour la présenter aux autorités européennes dans tous les Etats membres de l’UE

En effet dans nombre d’entre eux, le badge ou le numéro d’identification ne font pas partie de l’uniforme de la police ou peuvent être cachés dans certaines circonstances, comme ceux de la police chargée de veiller à l’ordre public.

En France s’il est vrai que depuis le 1 janvier 2014[1] les policiers et agents de sécurités sont tenus de porter un numéro d’identification individuel, aucune sanction n’est cependant prévue en cas de non- respect de cette obligation.

 

Par ailleurs, alors qu’il s’agissait d’une promesse de campagne, le Président de la République a renoncé à instaurer le récépissé de contrôle d’identité et l’Etat français a été récemment condamné pour faute lourde en raison du caractère discriminatoire de contrôles d’identité menés par des policiers. [2]

 

Enfin, la promulgation de l’Etat d’urgence[3] donne des pouvoirs exorbitants à la police lui permettant d’intervenir sans autorisation ni contrôle préalable du juge judiciaire.

 

Aussi cette campagne revêt-elle une actualité brûlante.

En conséquence, il est demandé aux autorités de l’UE de prendre les mesures nécessaires et d’entamer un débat visant à l’adoption d’une directive ou d’une décision-cadre permettant de donner une réponse dans le but d’éviter les atteintes aux droits fondamentaux, de sauvegarder les droits de la défense, l’indépendance du pouvoir judiciaire et son rôle de contrôle et afin de bannir du quotidien l’impunité des actions délictueuses desdites forces de police et de leurs responsables administratifs et politiques selon les critères suivants :

I.- Obligation générale d’une identification sur les uniformes de toutes les forces de police.

II.- Visibilité simple et claire des identifications, fixant leurs dimensions et stipulations.

III.- Obligation pour tout agent de police de s’identifier à la requête d’un citoyen.

IV.- Système clair de sanctions pour les contrevenants à la loi.

[1] Arrêté du 24 décembre 2013 JORF n°0300 du 27 décembre 2013
texte n° 46
[2] CA Paris 24 juin 2015

[3] Loi n° 2015-1501 du 20 novembre 2015 prorogeant l’application de la loi n° 55-385 du 3 avril 1955 relative à l’état d’urgence et renforçant l’efficacité de ses dispositions

L’Urgence d’en Sortir

Sans même évoquer l’absence de garantie de proportionnalité qui entoure leur mise en œuvre, les mesures de l’état d’urgence ne s’avèrent d’aucune nécessité dans une société démocratique : non seulement elles sont possible en droit commun mais leur spécificité ne tient nullement à une meilleure prise en compte du phénomène terroriste. En réalité, leur seul véritable objet est de renforcer l’arbitraire des autorités répressives, contribuant par là même à renforcer le risque terroriste.

The French SAF has just published an in-depth analysis of the law concerning the state of emergency in France.

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a permanent securitarian state

Florian Borg, the current president of the French SAF, reflects on the anti-terrorist measures that the French government has decided to enact:

Mr. Borg, President of the SAF
Mr. Borg, President of the SAF

Qu’est-ce que l’état d’urgence, si ce n’est une mesure de police exceptionnelle visant à rétablir l’ordre public dans les moments où l’État risque d’en perdre le contrôle : danger de coup d’État, émeutes, épidémie grave ou encore menace terroriste imminente ?

L’état d’urgence donne ainsi plus de compétences au pouvoir exécutif pour prendre des mesures privatives de libertés, avec un objectif simple : rétablir le fonctionnement de l’État de droit démocratique. Durant un temps limité, la loi permet de restreindre la liberté d’aller et venir, la liberté de manifestation politique, culturelle ou sportive, mais aussi la protection de la vie privée et de la propriété privée. Si l’on accepte l’hypothèse que l’ordre public et démocratique est le cadre de l’exercice des libertés, alors une réduction – limitée dans le temps et contrôlée – de l’exercice de ces libertés peut être légitime pour rétablir l’ordre public lorsqu’il est menacé. Dans ce postulat, la menace terroriste imminente, c’est-à-dire une situation où des personnes organisées se préparent à attaquer, peut justifier la déclaration de l’état d’urgence. C’était le cas dans les jours qui ont suivi les tueries du 13 novembre à Paris. Mais aujourd’hui, en est-on encore réellement au stade de la menace à l’ordre public ? L’utilisation de l’état d’urgence ainsi que sa réforme législative, le 20 novembre dernier, par le Parlement laissent à penser que nous avons glissé de l’urgence vers une pratique sécuritaire permanente de l’État de droit.

Concernant la réforme législative, ce glissement est textuel. L’exemple le plus frappant est celui des assignations à résidence : le texte initial de 1955 prévoyait qu’elles étaient possibles à l’encontre de personnes« dont l’activité s’avère dangereuse pour la sécurité et l’ordre publics  » ; le nouveau texte précise qu’elles s’appliquent désormais à l’égard des personnes pour lesquelles « il existe des raisons sérieuses de penser que[leur] comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics  ». La réforme permet ainsi d’assigner à résidence par simple suspicion, sans nécessité de vérifier la réalité de la menace, sans se fonder sur des éléments probants. La durée de la mesure pose également problème. Passée de 12 jours à 3 mois, il est aujourd’hui question de l’allonger à 6 mois. Sommes-nous encore dans le rétablissement de l’ordre public soumis à une menace imminente qui justifierait la restriction des libertés ? La menace de terrorisme est permanente, et notre arsenal législatif antiterroriste permet déjà de prendre des mesures qui ne nécessitent pas l’état d’urgence : contrôle judiciaire pour limiter la circulation des personnes suspectées ou perquisitions judiciaires.

Il existe une nuance de taille avec l’état d’urgence : ces mesures sont prises sous le contrôle de magistrats judiciaires que la Constitution définit comme gardiens de la liberté individuelle, dont celle d’aller et venir, mais aussi de la protection de la vie privée. Aujourd’hui, les assignations et les perquisitions ne sont faites que sur la libre appréciation des préfets, sur la base des informations des services de renseignements, sans les garanties de procédures judiciaires et sans recours effectif pour contester les perquisitions. Et c’est là, enfin, que l’absence de contrôle effectif du juge permet les débordements que nous constatons : la multiplication des assignations à résidence et des perquisitions, sans résultat, dont on cherche le lien avec le terrorisme. C’est le cas des perquisitions pour chercher un lieu de prière clandestin qui ne l’est pas, des assignations de militants écologistes, de musulmans pratiquants du seul fait de leur pratique. Les dégâts de ces mesures sur les personnes visées à tort et leur famille sont profonds, tels la réputation de terroriste qu’ils portent désormais vis-à-vis de leurs voisins ou de leurs collègues de travail, ou encore les traumatismes suscités par des mesures brutales et injustifiées. Cette utilisation massive et incontrôlée des dispositions de l’état d’urgence constitue dès lors un détournement de pouvoir de la part de l’exécutif, pour des motifs sécuritaires et, sans doute, électoraux, loin de la nécessité de garantir à la population tant sa sécurité que les garanties de l’exercice de ses libertés.

Police Identification: the petition

The EDL (European Democratic Lawyers) is promoting an European Campaign to sign a petition directed at the European Commissioner, European Commission and the Human Rights commision of the European Parliament, asking them to take the necessary measures to adopt an European directive for the identification of police officers on the basis of a preceding decision of the European Parliament.

Our intention is to collect the highest number of signatures in all member states and then hand it to the European Authorities.

In the petition we ask the European Authorities to take the necessary steps and introduce a debate aiming at adopting a directive or framework decision in this matter and give a response to the problem of the visible identification of police officers.

The aim being to avoid the violation of fundamental rights, safeguard the rights of the defense, the independence of judicial power and its role of control as well as to banish from everyday life the impunity of criminal actions of police officers and their administrative and political superiors with the following criteria:

I.- The general obligation of identification on the uniforms of all police forces.

II.- Simple and clear visibility of identifications, based upon precise dimensions and specifications.

III.- The establishment of an obligation for all police officers to identify themselves at the demand of a citizen.

IV.- A clear system of sanctions for offenders

sign the petition