L’assemblée générale de l’AED qui s’est tenue à Nice a été l’occasion d’échanger sur la politique migratoire européenne, avec des activistes de l’association ROYA CITOYENNE, qui sont venus témoigner de la situation des migrants à la frontière franco-italienne.
La vallée de la ROYA a été en effet, durant plusieurs mois, le théâtre d’une tragédie humaine où ont été pris en étau des migrants en détresse, dont de nombreux mineurs non accompagnés que l’Etat a refusé de prendre en charge, leur déniant la qualité d’enfant et la possibilité de demander l’asile.
L’instauration de l’état d’urgence en France avait entrainé le rétablissement de la frontière entre l’Italie et la France, poussant des centaines d’exilés à se réfugier dans la Vallée pour pouvoir passer la frontière et demander l’asile en France. Les réfugié passent désormais en France au niveau du Col de l’échelle, tentant, là encore, de survivre au péril de leur vie.
Parmi ces réfugiés, de nombreux mineurs non accompagnés venant d’Eyrthrée, d’Afghanistan, de Syrie..,ont trouvé refuge auprès des habitants de la Vallée de la Roya.
Ces habitants ont tout fait pour que les droits des ces réfugiés soient protégés, qu’ils soient accueillis dignement et puissent, pour certains déposer une demande d’asile et demander la protection de l’Etat.
Même munis de justificatifs d’ouverture d’une procédure de protection, ils faisaient l’objet de « refus d’entrée », formalisés ou pas, puis de refoulements en Italie, parfaitement illégaux et contraires au droit international.
Devant ce déni de droit et d’humanité, des citoyens n’ont eu d’autre choix que de se substituer à la carence d’un Etat aveugle et sourd. Ils sauvent la vie et rétablissent la dignité de ces hommes et femmes fuyant leurs pays. Ils accomplissent les gestes de première urgence : aide, hébergement, soins et conseils.
Ce sont ceux-là, ces citoyens solidaires, à l’instar de Cédric HERROU ou de Pierre-Alain MANNONI, que l’Etat français a décidé d’harceler, de poursuivre, de placer en garde à vue, de perquisitionner de manière gratuite et brutale et de condamner pénalement pour leurs actions en faveur du respect de la dignité humaine, les avocats qui les défendent menacés de mort.
Dans toute l’Europe, des situations de traitement indigne des réfugiés ont été constatées, des refoulements à la frontière sans possibilité de voir un avocat et d’exercer effectivement leurs droits, des violations quotidiennes des Conventions internationales.
L’AED dénonce cette politique d’exclusion et de refoulement à l’extérieur des frontières menée par les autorités des Etats Membres et les autorités européennes.
L’AED apporte son soutien aux citoyens qui n’hésitent pas à aider des hommes, des femmes, des enfants relégués aux marges de la société, afin de préserver leur dignité et dénonce le non-respect des droits fondamentaux des mineurs et – la traque des citoyens solidaires. Ce sont les politiques gouvernementales qui sont indignes.
L’AED demande l’abandon des poursuites pénales déclenchées à l’encontre de ces citoyens, et l’abrogation du délit de solidarité dans le Code de l’entrée et du séjour des étrangers du droit d’asile qui est en cours de modification en France.
Elle exige l’application de la convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales et de la Convention Internationale des droits de l’Enfant et le respect par la France notamment de ses engagements internationaux.