Des autocrates au pouvoir et de la répression.
Dès le 15 juin dernier plus de 40.000 personnes sont en prison, d’entre les 100.000 détenus à cause d’un Coup d’État qui reste une énigme politique de premier ordre. Actuellement on peut dire que :
Il existe une manipulation de tout mass media et la fermeture de maints journaux, radios, télévisons : donc, pas d’opposition médiatique aux consignes antidémocratiques et tyranniques des pouvoirs publics.
Les attaques aux parlementaires et aux maires de l’HDP et (parti Démocratique des Peuples) sont évidents.
Ainsi que les purges de fonctionnaires (3000 licenciés et 40.000 en attente de l’être).
Il existe des groupes paramilitaires et parapoliciers qui commencent à agir de partout.
Les Modifications urgentes du Procès pénal pour empêcher le libre exercice de la défense (s’il existait déjà avant le coup d’État) sont une réalité.
Les procès pénitentiaires ont été modifiés. La torture est très généralisée en prison et en garde-à-vue.
La mort civile des opposants moyennant la « freeze assets » complet qui leur fait impossible de même s’alimenter. Les passeports sont retirés aux suspects et à leurs familles qui deviennent ainsi des otages politiques.
Du point de vue du Droit de la défense la situation s’aggrave de jour en jour. Le Conseil Supérieur des Juges et Procureurs (HSYK) continue a être choisi/élu par le pouvoir exécutif, ce qui suppose un brisement du principe de la division des pouvoirs de l’État. Ce Conseil terrorise les Juges ou Magistrats qui ne suivent pas ses consignes politiques en prenant tout genre de représailles contre eux, en une attaque directe contre l’indépendance du pouvoir judiciaire. Viendra le tour des défendeurs des DH qui ont toujours subit une attention “spéciale” des pouvoirs politiques en Turquie.
Le Magistrats et les Avocats doivent faire face au péril de confrontation civile en Turquie. Le 29 octobre la ÇHD (Association de Avocats Progressistes en Turquie) tiendra une conférence à Izmir avec des associations de Magistrats pour analyser la situation et chercher des complicités qui apparaissaient difficiles auparavant.
Et finalement, les populations kurdes et les minorités nationales, culturelles ou religieuses souffrent de plus en plus et toujours la répression, le meurtre et l’oubli de l’Europe, enfermée dans son bastion aveugle face aux crimes contre l’humanité qui se produisent chaque jour au sud-est et ailleurs en Turquie.
Aussi face à cette situation l’AED condamne les actuations du Gouvernement turc limitant et contre les Droits Civils et politiques de ses citoyens et condamne de même les crimes contre l’Humanité qui se produisent en Turquie sous le paravent des pouvoirs étatiques.
Barcelona, Bruxelles, Paris, Madrid, Berlin, Rome, Milano, Bilbao, Amsterdam
10 Octobre 2016