The AED has sent some letters and is now waiting for an answer!
Here is the text of the letter, addressed to the minister of Justice, the President of the Bar association, the ambassador of France in Turkey and the French minister of foreign affairs:
Le 16 mars 2016, à l’aube, neuf avocats turcs ont été interpellés à Istanbul et placés en garde à vue par la police qui a perquisitionné leurs domiciles ou leurs bureaux.
Il s’agit de Ramazan DEMIR, Iffan ARASAN, Ayse ACINIKLI, Hüsein BOGATEKIN, Sefik CELIK, Adem CALISCI, Ayse BASAR, Tamer DOGAN et Mustafa RÜZGAR.
Ces neuf avocats sont tous membres de l’équipe de Défense de 46 autres avocats turcs poursuivis depuis 2012 dans le cadre d’un procès dit KCK2, pour avoir participé à la défense d’un opposant notoire.
Leur interpellation a eu lieu, sans que les motifs en soient connus, la veille de l’audience du procès KCK2 fixée au 17 mars 2016 et à laquelle ils devaient plaider pour leurs confrères.
Leur maintien en garde à vue les a empêchés de remplir leur mission de défense et le procès a dû être renvoyé au 28 juin 2016.
A l’issue du délai de garde à vue et après 13 heures d’interrogatoires et de plaidoiries, ils ont été relâchés le samedi 19 mars, par décision du tribunal mais contre l’avis du Procureur.
Sur appel du Procureur, le 23 mars un autre juge a estimé fondée leur détention provisoire et décerné un mandat d’arrêt contre 4 d’entre eux.
Deux d’entre eux, Hüssein BOGATEKIN et Ayse BASAR ont été immédiatement interpellés et mis en détention.
Ils ont été libérés par la Cour d’Appel le 1er Avril suivant.
Mais le 6 avril, deux autres avocats étaient interpellés et mis en détention : Ramazan DEMIR et Ayse ACINIKLI.
Nous apprenons que leur appel vient d’être rejeté.
Il semble que les principaux griefs invoqués à l’encontre de ces avocats pour justifier ces mesures, soient liés à leur participation à la défense d’opposants notamment de manifestants du parc de GEZI, au dépôt de requêtes auprès de la CEDH, et à la participation à des conférences internationales, ces agissements constituant le dénigrement de l’Etat et la Nation turcs.
Il apparaît donc que ces avocats sont poursuivis, en totale violation des règles et accords internationaux qui régissent la Profession, pour avoir exercé leur mission de défense et leur liberté de parole et qu’ils sont assimilés à leurs clients, ce qui est inacceptable.
Nous vous rappelons que les pouvoirs publics doivent veiller à ce que les avocats ne soient pas assimilés à leurs clients, ou à la cause de leurs clients, du fait de l’exercice de leurs fonctions.
C’est pourquoi nous vous demandons d’intervenir de toute urgence pour que Ramazan DEMIR et Ayse ACINIKLI soient remis immédiatement en liberté et que soit reconnu et protégé, en TURQUIE, le Droit à la Défense pour tous, fondement d’un procès équitable.
Nous vous remercions de votre réponse à notre demande et vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de notre respectueuse considération.