Depuis le coup d’état de 2009, les violations graves des droits de l’homme, commises à grande échelle, ont fortement affecté la population du Honduras. L’absence de réaction de l’Etat à la hauteur de la gravité de la situation est largement dénoncée par les organes des Nations-Unies et la Commission interaméricaine des droits de l’homme.
Les avocats ne sont pas épargnés par cette situation. La pratique du droit est en soi génératrice de risque dans un contexte de perte totale de confiance de la population envers l’institution judiciaire et ses différents acteurs.
Le nombre d’avocats enregistrés auprès du barreau national du Honduras s’élève à 18.000.
La Commission nationale des droits de l’homme (CONADEH) a enregistré entre 2010 et mars 2015, 89 cas de mort violente de professionnels du droit (avocats, juges et membres du parquet).
Dans la grande majorité, ces meurtres ont été commis à l’arme à feu et dans au moins 82% des cas, le ou les auteurs de ces crimes restent impunis.
L’absence de mise en place de programmes spécifiques de protection pour les acteurs de justice par les autorités a été régulièrement dénoncée par la Commission interaméricaine des droits de l’homme. Tous réclament de l’Etat autant la mise en place des mesures nécessaires à la protection de leur intégrité physique et morale.
Trop souvent l’avocat est rendu responsable des disfonctionnements de la justice ou même simplement du fait que le juge a tranché en faveur de la partie adverse. Dans un pays où la violence est omniprésente, la frustration ressentie par les justiciables se règle trop souvent par des attaques, souvent fatales, à l’encontre des avocats ou magistrats.
Un avocat au Honduras doit être formé à la sécurité, pouvoir être sélectif dans les dossiers qu’il accepte et exclure tout dossier potentiellement générateur de danger en raison de la personnalité des parties ou des enjeux présents.
Une telle situation n’est pas conforme à la mission de l’avocat et est dénoncée par tous comme ayant des conséquences graves sur la capacité des professionnels du droit à exercer leurs fonctions de façon indépendante et impartiale.